Un IFT faible et des performances économiques moyennes, voilà ce qui caractérise l'exploitation de Francis Péporté, cultivateur en Meurthe-et-Moselle. Il a ouvert son exploitation à l'occasion des journées Innov'action.
Francis Péporté exploite 148 ha dont 132 ha de Scop à Preutin-Higny (Meurthe-et-Moselle). Il pratique le non-labour depuis les années 1990. La suppression totale du labour sur l’exploitation date du début des années 2000.
L’assolement a fortement évolué depuis 2008. Il comprenait alors 30% de blé, 27% de colza, 22% d’orge d’hiver et 21% d’orge de printemps. Francis Péporté a, depuis, réduit la sole de colza et d’orge d’hiver et diversifié les cultures, pas nécessairement sur de grandes surfaces. En 2017, l’assolement comprend 32% de blé, 15% de colza 14% d’orge d’hiver, 21% d’orge de printemps, 9% de pois de printemps, et une diversité de « petites cultures » : féverole, lin, sarrasin, luzerne, avoine, lentille.
J’utilise la féverole, le sarrasin, l’avoine et la lentille pour le semis des Cipan. Le lin apporte de la diversité dans la date de semis. La diversité fait qu’on prend moins de risques, estime l’agriculteur.
Francis Péporté pratique une rotation sur six ans, orge d’hiver – colza – blé – orge de printemps – 2e tête de rotation (culture à bon précédent blé : pois, lin, lentille ou féverole) – blé.
C’est une rotation théorique, je m’adapte chaque année à la parcelle et aux conditions climatiques.
Francis Péporté a choisi de réaliser une rupture franche dans la rotation en introduisant deux cultures de printemps de suite.
C’est la solution la plus efficace contre les adventices, surtout le brome et le vulpin.
IFT herbicide de 1,6
Francis Péporté sème des cultures intermédiaires depuis de nombreuses années. Il produit lui-même ses semences pour les couverts.
Je fais en sorte que le couvert soit bénéfique pour la culture suivante, mais c’est plus difficile aujourd’hui.
L’agriculteur a testé différentes solutions de destruction. Il est finalement revenu à un passage de glyphosate fin novembre.Francis Péporté n’utilise, par ailleurs, plus aucun insecticides ni d’antilimaces depuis plusieurs années.
J’ai l’impression que mon sol se porte mieux, observe l’agriculteur, qui cherche sans cesse à préserver vie du sol voire à l’améliorer.
Sur la dernière campagne, l’IFT total se chiffre à 2,3, alors que la référence régionale est de 5,1. L’IFT hors herbicide se limite à 0,7 et l’IFT herbicide est de 1,6.
Des charges maîtrisées
Tout ce que Francis Péporté met en œuvre vise à réduire les charges pour limiter le risque financier. Son objectif est d’obtenir des résultats économiques réguliers et dans la moyenne.
Ses charges opérationnelles se révèlent plus faibles que la moyenne du groupe de gestion de parcelles auquel il appartient. Les charges semences s’élèvent à 52 euros/ha, les charges herbicides à 58 euros/ha, en dessous de la moyenne, et les charges engrais à 157 euros/ha. L’agriculteur souhaite diminuer encore les charges. « Je peux faire mieux », estime-t-il.
Les charges de mécanisation sont également réduites. Elles se montent à 331 euros/ha. Francis Péporté cherche à être autonome avec le parc matériel, privilégie le matériel nécessitant peu de réparationset renouvelle uniquement avec du matériel d’occasion. Au niveau consommation de fioul, Francis Peporté est en moyenne à 56 litres/ha Scop, sachant que les plus économes, ceux en semis direct, sont à 30 l/ha, et les plus hauts atteignent 120-140 l/ha.
Au niveau du produit/ha, Francis Péporté est un peu en dessous de la moyenne du groupe gestion de parcelles Pays Haut Nord. Au final, la marge brute est dans la moyenne du groupe.